Pertsularis

Les « pertsularis », ou poètes-improvisateurs-versificateurs, sont des personnages importants pour la diffusion de la culture  basque, car ils perpétuent la tradition essentiellement orale de l’ «Euskara », la langue basque, et transmettent les valeurs qui fondent la société basque.

Au delà du texte, la narration orale est un art disparu avec les derniers trouvères et troubadours, mais que les pertsularis ont su maintenir et développer. La voix, le geste, la mélodie du discours, le jeu du conteur, mais aussi la réaction du public, à la fois juge et complice, tout  participe à la création d’une œuvre d’art par essence fugitive et éphémère.

Pas de manuel, pas de formation spéciale, mais seulement quelques usages imposés par la tradition, et surtout beaucoup d’habileté intellectuelle, de maîtrise verbale et musicale, tels sont les ingrédients d’un bon pertsu.

Au nombre des pertsularis modernes célèbres au pays basque, citons Xalbador et son complice Mattin, , Michel Aire, Jean Arrossagoray, Ernest Alkate, et Jean Mendiboure, Xampun et Ezponde, originaires du Labourd ou de Basse Navarre.Une majorité d’entre eux sont issus du monde agricole.

Mais sous couvert de son rôle d’amuseur public, le chantre peut parfois verser dans la critique politique, témoin le pertsulari Isparraguirre, auteur de l’hymne national basque « Gernikako Arbola » (l’arbre de Guernika) qui fut condamné en Espagne lors des premières guerres carlistes.

(sources : Dictionnaire thématique de culture et civilisation basques, publié par l’Institut Culturel Basque

et Récits et contes populaires du Pays Basque, recueillis par Pierre Bidart, et publiés aux éditions Gallimard.)